Dans cette rubrique, il ne s’agit pas de présenter l’ensemble d’un musée, ni même une petite sélection, mais au contraire de se concentrer sur une seule voiture. Le choix est forcément subjectif, mais c’est une auto qui sort de l’ordinaire, elle peut être rare ou unique ou raconter une histoire.
Voiture exposée : Peugeot 601 Éclipse, avant 1935
Au Musée de l’Aventure Peugeot, le choix s’avère évidemment difficile, car sur une existence aussi longue que celle la marque au Lion, les modèles marquants ne manquent pas, modèles de série qui ont été des jalons majeurs historiques ou voitures de course emblématiques. Mais comme souvent, l’échange avec l’équipe du musée permet d’obtenir une « short list », avant de choisir « l’élue ». C’est donc la 601D « Eclipse » 1935 qui sera la Muse du Musée de l’Aventure Peugeot !
Pourquoi elle ?
Peugeot a été le premier constructeur automobile à proposer des « Coupés Transformables », cabriolets avec toit rigide qu’on appellera par la suite « coupés-cabriolets ». Ces versions prennent le nom « Eclipse », et si la plus connue des Peugeot « Eclipse » est la 402 (1935-1940, 580 unités produites), ce mécanisme a aussi été utilisé sur la génération précédente des 301 et 601. Le choix de la 601 « Eclipse » comme Muse s’explique aisément par sa rareté, son originalité et son élégance.
Elle est rare, moins de 4 000 Peugeot 601 ayant été produites en environ 18 mois, toutes carrosseries confondues. Seulement 21 l’ont été dans cette version coupé transformable, et cette 601D Eclipse est a priori la seule connue encore existante. Elle est originale par cette carrosserie de cabriolet à toit rigide. Le toit se relève et va s’escamoter d’une seule pièce dans le coffre arrière dont le couvercle s’ouvre par l’arrière. La disposition intérieure est particulière, puisque c’est une « 3 places », ou plus raisonnablement une 2+1. En effet le siège arrière plutôt étroit est disposé transversalement !
C’est aussi la dernière Peugeot à moteur 6 cylindres produite jusqu’à l’arrivée de la 604 en 1975, soit 40 ans plus tard ! Enfin, elle est élégante, avec son long capot avant, ses courbes harmonieuses, ses chromes et cette superbe peinture en 2 tons de verts pâles. La voiture parfaitement restaurée et entretenue par l’équipe technique du musée présente un intérieur en cuir beige tout à fait assorti à la carrosserie et aux montant de bois vernis visibles sur l’armature de la portière. On s’en doute, le mécanisme d’ouverture est assez spectaculaire.
Par contre, il est aussi lourd, et la 601 n’a pas de prétentions sportives d’autant que son moteur 6 cylindres de 2,2L ne développe que 60 chevaux. Si la 601D Eclipse était originale et élégante, elle était aussi très chère et ne pouvait rivaliser en performances avec la concurrence. Échec commercial, elle trouve aujourd’hui sa revanche, sa rareté et son élégance lui octroyant le titre envié de « Muse du Musée » !
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- Peugeot 601 Eclipse cote
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- Peugeot 601 Eclipse cote
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- Peugeot 601 Eclipse cote
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- Peugeot 601 Eclipse intérieur
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- Peugeot 601 Eclipse interieur
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- Peugeot 601 Eclipse macanisme toit
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- Peugeot 601 Eclipse moteur 1346
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- Peugeot 601 Eclipse moteur 1346
La Peugeot 601
Rappelons que la dénomination des Peugeot avec 3 chiffres et un « 0 » central date de 1929. Auparavant, les Peugeot s’appelaient « Type xx », suivant une numérotation croissante, depuis la Type 1 de 1889 jusqu’à la Type 190 de 1929, sans lien avec la puissance ou la catégorie de voiture. Dans la nouvelle numérotation, le 1er chiffre situe le modèle dans la gamme, de la populaire 201 à la 601 qui coiffe donc cette première génération. Dans les années 1930, le marché tend à se diviser entre les voitures de grande série (on ne peut pas encore parler de démocratisation de l’automobile) et les marques de luxe et de sport (Bugatti, Delage, Delahaye, Hispano-Suiza…).
Peugeot se situe clairement dans la 1ère catégorie, et ce qu’on appelle aujourd’hui les « premium » n’existent pas encore. La 601 a donc du mal à trouver sa place, d’autant que la voiture est lourde, la ligne est très classique (en tous cas en berline) et son moteur 6 cylindres en ligne manque de puissance. Ceci explique la faible diffusion du modèle, et le choix de Peugeot d’abandonner la gamme 6 cylindres en 1935. Pour ce qui est du concept de « coupé transformable », il faudra attendre l’arrivée de la Mercedes SLK en 1996 pour revoir une telle solution en production, soit presque 60 ans après l’arrêt de la 402 Eclipse !
Le Musée de l'Aventure Peugeot
Implanté à Sochaux, fief de Peugeot, le Musée de l’Aventure Peugeot raconte l’histoire de la marque depuis ses origines à la fin du 19ème siècle jusqu’à nos jours (ou presque puisque la collection exposée s’arrête logiquement pour un musée aux Youngtimers).
On y retrouve dans une muséographie originale les voitures de série, de nombreux modèles de course et de records, mais aussi les vélos et motos puisque Peugeot a été un important constructeur de 2 roues. Sans oublier, à l’entrée du musée et répartis dans les collections, un rappel des autres fabrications Peugeot : outillage, moulins à poivre et café, électro-ménager, machines à coudre, moteurs de bateau et d’avions…
Retrouvez sur le site Automobile-Museums toutes les informations pour préparer votre visite :
https://automobile-museums.com/le-musee-de-laventure-peugeot/
Un Grand Merci à Emmanuelle Flaccus et Hervé Charpentier de l’Aventure Peugeot pour leur accueil et leur aide dans le choix de cette Muse et la réalisation de l’article.
