Alors en fait si… un peu…
DS Automobile se positionne comme premium luxueux, on espère que Delage va renaître, la conception des Venturi d’aujourd’hui est éloignée des premiers modèles, Bugatti résiste grâce à Volkswagen… il reste quelques petits artisans comme Devalliet mais plus rien de la grande époque quand l’industrie automobile française dominait le secteur et les carrossiers français inspiraient le monde en suivant le mouvement artistique « art-déco ».
Pour donner une photo de la situation, pendant l’entre-deux-guerres, les doigts de la main ne suffisaient pas à compter les marques automobiles de luxe. Je commence la liste non exhaustive ? Delage, Delahaye, Talbot, Panhard & Levassor (avant guerre), Hotchkiss, Talbot, Salmson… A cette liste, il faudrait ajouter les constructeurs plus populaires, les carrossiers et les préparateurs. Il restait près de 50 constructeurs en 1939 !
Quelles sont les raisons de la disparition des constructeurs de voitures de luxe ?
On pourrait évoquer des règles plus strictes pour l’homologation. Mais non… Un retard technologique ? Même pas !
2 facteurs importants
1 – Les effets de la seconde guerre mondiale qui a fortement impacté l’industrie française et l’approvisionnement en matières premières.
2 – Le plan Pons.
Creuzons le point 2, le plan Pons.
D’où vient le nom ?
Il vient de Jean-Marie PONS, un ingénieur français qui a permis à la France de se déplacer pendant la seconde guerre mondiale. Il regroupa les fabrications de gazogènes pour véhicules. Il est également l’instigateur d’un premier plan de restructuration du secteur à la sortie de la deuxième guerre mondiale.
Petite anecdote ❗❗❗ Panhard devra industrialiser l’AFG (Alluminium Français-Grégoire) et produira la première automobile tout en aluminium. Bien avant Audi dans les années 2000.
Son nom est repris pour le plan de modernisation et d’équipement de Jean Monnet. Le gouvernement identifie 22 constructeurs automobiles et 28 constructeurs de camions. C’est trop au vu du gouvernement. Il ne souhaite pas que l’industrie s’éparpille. Concentrer l’industrie permet de produire plus vite et moins cher. Il y a urgence. La France a besoin de mobilité et de véhicules de transport pour se reconstruire. Il faut également rationaliser les matières premières.
Peugeot va s’allier avec Hotchkiss, Latil, et Saurer
Berliet lui regroupera Isobloc et Rochet Schneider
Simca prend la tête de la Générale Française Automobile (Delage-Delahaye, Unic, Bernard et Laffly)
Panhard organise l’Union Française Automobile (Somua et Willeme).
Le but, construire des utilitaires vites, biens et accessibles. Renault et Citroën ne sont pas présents car ils ont déjà l’expertise et la capacité industrielle pour le faire seul.
Les véhicules particuliers, c’est simple :
Panhard et Simca feront de l’entrée de gamme
Renault et Peugeot seront sur le milieu de gamme
Citroën aura le haut de gamme
Les constructeurs automobiles de luxe devront se débrouiller seuls pour s’approvisionner, produire et exporter leurs automobiles. Ils ont toute l’autonomie souhaitée mais un accès plus compliqué aux technologies et aux matières premières. Certains des constructeurs vont orienter rapidement leur production vers des véhicules utilitaires ou des véhicules militaires comme Delahaye et Hotchkiss.
Le plan sera respecté de manière inégale. Citroën lancera sa 2cv, Renault sa 4cv et Panhard, sous capitalisé, partira seul dans l’entrée de gamme. Simca se détachera du plan.
Les voitures américaines prendront leur part du haut de gamme avant que les marques allemandes prennent le dessus. Les quotas d’exportations imposés aux constructeurs singeront la fin des petits constructeurs de luxe.
Louis SRL contributeur
Pour en savoir plus
https://www.cairn.info/revue-cahiers-d-histoire-de-l-aluminium-2012-2-page-70.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-Marie_Pons
https://www.carjager.com/blog/article/plan-pons-histoire-dune-relance-automobile-francaise.html
Livre : Histoire de l’automobile française – Jean-Louis LOUBET
