À la rencontre de Jean Lamprière

Sep 25, 2023 | À la rencontre de..., Actualités, BANQUETTE ARRIÈRE

Le Programme “Les Lieux d’Histoire Automobile” de la Fédération Française des Véhicules d’Époque

Préserver notre Patrimoine Mécanique

L’objectif de ce programme (LHA) est de mettre en lumière des lieux significatifs de l’histoire de l’automobile, une initiative soutenue par la Fédération Française des Véhicules d’Époque (FFVE) dans le but de préserver notre précieux patrimoine mécanique.

Nous encourageons la mise en valeur de sites qui ont joué un rôle essentiel dans l’évolution de l’automobile. Ces sites peuvent être toujours en activité, qu’ils aient conservé leur fonction d’origine ou qu’ils aient évolué vers d’autres vocations. Nous nous intéressons également aux lieux dont seul le souvenir demeure, mais qui méritent d’être préservés pour les générations futures.

Parmi les exemples de sites que nous ciblons, citons les usines, les sièges sociaux, les pistes d’essais, les circuits de compétition, les garages, les hôtels, ainsi que les éléments de signalisation routière qui ont marqué l’histoire de l’automobile.

Nous encourageons vivement toute personne ou structure à proposer *des lieux qu’elle estime dignes d’être honorés et ainsi à contribuer à perpétuer la mémoire de notre histoire automobile.

 

 

Les Amis ont le plaisir de partager avec vous l’interview de Jean Lamprière, administrateur FFVE, en charge du programme des Lieux de l’Histoire Automobile.

Les Amis

Comment évaluer de manière approfondie si un lieu mérite de recevoir la plaque de lieu historique de l’automobile en fonction de son importance et de sa contribution à l’histoire de l’automobile ?

Jean Lamprière

L’intérêt est évalué de manière relative à d’autres lieux portant sur une spécificité du lieu (ou de la personne ou du fait qui s’y rattache) en fonction de sa propre contribution, qu’elle soit mécanique, historique, sociale, sociétale, artistique – à l’histoire de l’automobile (pas seulement la grande histoire, la permanence d’un garage de campagne sur un siècle peut présenter autant d’intérêt qu’une énorme usine).

De manière générale, en tant que fédération nationale nous veillons à répartir les célébrations sur l’ensemble du territoire, sachant que certains sont plus favorisés. Il nous faut aussi équilibrer les célébrations entre les différents types de lieux (usines, circuits, personnalités, ouvrages routiers…

Quelle est votre expérience et votre expertise dans le domaine de l’histoire de l’automobile ?  

Accessoirement diplômé en histoire et ayant en doctorat travaillé sur les transports routiers, je m’intéresse à l’histoire de l’automobile depuis des décennies, mène des micro-recherches en ce domaine et publie des petits articles (LVA, …) sur des épisodes de l’histoire de l’automobile. En spécialité, comme fondateur du Club Vedette France j’ai co-créé la revue “Chromes ezt 8 Cylindres” à laquelle je collabore toujours comme auteur.

Quels critères spécifiques utilisez-vous pour déterminer si un lieu mérite d’être désigné comme historique dans le contexte de l’automobile  ?     

La contribution spécifique d’un lieu présentée dans la réponse 1 repose dans chaque champ cité sur des critères multiples :  degré d’innovation, retombées de tous ordres sur la société, permanence des effets, personnalité des acteurs, action économique, …

Comment interagissez-vous avec les propriétaires ou les responsables des lieux proposés pour la désignation historique ?                                                                    

 Cela peut commencer dès un simple échange sur l’intérêt d’une future proposition, dans lequel les Délégués Régionaux de la FFVE sont toujours impliqués. Une fois la proposition reçue et acceptée par notre Commission les échanges entre proposants – DR – membres du C.A. – moi-même ainsi que des personnes compétentes sur le domaine concerné permettent de développer collaborativement le projet jusqu’à la réalisation de la plaque.

Quelle est la relation entre la préservation des lieux historiques de l’automobile et l’éducation du public sur l’histoire de l’automobile ?

On préserve avant tout la mémoire du lieu, même si le lieu n’existe plus en configuration d’époque, ce qui dans ce cas est au moins aussi utile. Le texte des plaques est volontairement “grand public” (il faut parfois pousser les spécialistes à élargir les perspectives et à éviter la spécialisation excessive), et de toutes façons le QR Code sur la plaque permet d’accéder directement à des données plus pointues, au besoin d’établir le lien avec des clubs ou autres structures ou personnes compétentes.

Quels sont les avantages de la désignation d’un lieu en tant que lieu historique de l’automobile pour la communauté locale et pour l’industrie automobile en général ?                                         

Les collectivités locales sont sauf exception très favorables à mettre en valeur un pan de leur histoire locale, qui se trouve de fait reconnu au niveau national.  Pour l’industrie automobile, la position est plutôt une attitude retenue et nuancée : en général notre démarche est bienvenue dans une époque où il est de bon ton pour certains de ne retenir que les mauvais côtés du phénomène automobile en oblitérant tout ce qu’il a pu apporter depuis plus d’un siècle.    Dans le détail, l’histoire et l’actualité des firmes se percutent parfois (exemple : pourquoi Stellantis, actuel propriétaire de la marque Ford SAF, serait-il sensible à la construction de l’usine moderne de Poissy construite en 1939 par cette dernière. ?)

Comment tenez-vous compte de l’aspect culturel et social lors de l’évaluation des lieux historiques de l’automobile ?                                                                                           

Ce sont deux des principaux critères retenus pour mettre en avant des lieux.

Par exemples faire connaître au grand public le rôle des pionnier français dans le domaine automobile est une action à renouveler pour chaque génération sous peine d’oubli. Célébrer un bouchon routier permet de mettre en avant,  outre la petite histoire locale, l’accès à l’automobile des classes moyennes et les efforts faits sur place pour assister les personnes bloquées). 

Combien de dossiers recevez-vous par année ?                                  

Environ une trentaine de dossiers complets auxquels il faut ajouter autant de pistes (“pré-propositions”) susceptibles d’aboutir à terme. Il est difficile de tenir des statistiques pluri annuelles pour l’instant, le programme LHA ayant démarré avec le Covid.

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