







son interview
Sur votre parcours et votre passion
DâoĂč vient votre passion pour le sport automobile et les vĂ©hicules anciens ?
Ma passion pour le sport automobile et les vĂ©hicules anciens remonte Ă mon enfance. Jâai commencĂ© trĂšs jeune, vers 7 ans, en faisant de la moto, ce qui mâa tout de suite attirĂ©e vers la mĂ©canique et les moteurs.
Jâai aussi dĂ©couvert la Formule 1 avec ma maman, qui la regardait avec son pĂšre, mon grand-pĂšre que je nâai pas connu. Elle aimait partager ces moments avec moi, et câest ainsi que jâai pris goĂ»t aux belles voitures. Toute petite dĂ©jĂ , jâadorais observer les modĂšles dans la rue.
Plus tard, un voisin, Raymond Narac, pilote et propriĂ©taire dâune concession, mâemmenait parfois Ă lâĂ©cole dans ses Porsche anciennes et modernes. Ce fut une rĂ©vĂ©lation ! Chez moi, ce genre de voitures Ă©tait inexistant, et grĂące Ă lui, jâai dĂ©couvert un univers fascinant. Je me souviens encore de ma premiĂšre fois Ă bord dâune Porsche : un moment inoubliable.
Un autre dĂ©clic a Ă©tĂ© lorsquâun ami de mes parents est venu avec une Porsche alors que jâĂ©tais ado. Je me suis dit : Waouh, cette voiture est incroyable !
Finalement, ce sont ces rencontres, plus que mon entourage proche, qui ont nourri et renforcĂ© ma passion. Chez mes parents, on avait juste une voiture pratique, un ScĂ©nic je crois. Mais grĂące Ă Raymond et Ă ces expĂ©riences marquantes, mon amour pour lâautomobile nâa fait que grandir.
Quel a été le moment déclencheur qui vous a donné envie de devenir journaliste sportive dans cet univers ?
Jâai toujours voulu ĂȘtre journaliste, animĂ©e par une curiositĂ© insatiable. Jâaime les rencontres, les histoires des gens, et par-dessus tout, les mettre en lumiĂšre.
Ironiquement, câest un peu par hasard que je me suis retrouvĂ©e dans le sport automobile. Jâaimais les courses, les voitures, mais jamais je ne mâĂ©tais dit que jâen ferais mon mĂ©tier. Un jour, une annonce de Peter Auto a croisĂ© ma route : ils cherchaient un prĂ©sentateur ou une prĂ©sentatrice novice pour commenter les courses. Sur un coup de tĂȘte, jâai postulĂ©, persuadĂ©e que ça nâirait pas plus loin. AprĂšs tout, je nâavais jamais fait de face camĂ©ra et je nâĂ©tais pas franchement Ă lâaise avec lâexercice.
Et pourtant⊠ils mâont rappelĂ©e. Tout a commencĂ© dans un garage, celui dâun ami, oĂč jâai tournĂ© ma toute premiĂšre bande dĂ©mo. Une scĂšne surrĂ©aliste : moi, improvisant des interviews, pas du tout en confiance, hĂ©sitante, loin de lâaisance dâaujourdâhui. Jâai revu cette vidĂ©o rĂ©cemment⊠et autant dire quâelle mâa fait rire ! Mais câest lĂ que tout a basculĂ©. Ce moment, aussi maladroit soit-il, a Ă©tĂ© le point de dĂ©part dâune aventure incroyable. Comme quoi, il suffit parfois dâoser.
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Pourquoi avoir crĂ©Ă© le Womenâs Motor Club et quel est son objectif principal ?
Jâai toujours Ă©tĂ© passionnĂ©e par lâauto, la moto, et lâaviation aussi. Je ne pilote pas dâavion, mais ces trois univers me fascinent. Je suis souvent allĂ©e Ă lâAutomobile Club de France, un endroit que je trouve absolument magnifique. LâidĂ©e dâun club dĂ©diĂ© Ă lâautomobile, oĂč lâon peut Ă©changer, rĂ©seauter, et vivre pleinement sa passion lors dâĂ©vĂ©nements, câest juste gĂ©nial. Jâaurais adorĂ© en faire partie, mais⊠câest un club rĂ©servĂ© aux hommes, câest le principe dâun club Ă lâanglaise, et je respecte ça. Mais ça mâa fait rĂ©flĂ©chir. Pourquoi nous, les femmes passionnĂ©es dâauto, de moto et dâaviation, on nâaurait pas aussi notre propre club ? Un lieu oĂč lâon pourrait se retrouver, Ă©changer, partager notre passion dans une vraie dynamique de sororitĂ©.
Jâaimais dĂ©jĂ lâidĂ©e des clubs fĂ©minins, mais un club oĂč les membres se rassemblent autour dâune passion commune pour la mĂ©canique et la vitesse, lĂ , ça devenait vraiment excitant. Quand tu rejoins ce type de club, câest que tu as envie de rencontrer dâautres femmes qui partagent ton univers, dâĂ©largir ton rĂ©seau, de crĂ©er des connexions sincĂšres et dâentraide. Câest un cercle fermĂ©, intimiste, oĂč chacune a sa place et peut compter sur les autres.
Pour finir, lâidĂ©e, câest ça : un espace oĂč lâon vibre ensemble autour de nos passions, oĂč lâon se soutient et oĂč lâon crĂ©e des opportunitĂ©s, tant humaines que professionnelles. Et honnĂȘtement, je trouve ça hyper stimulant !
Voyez-vous une évolution dans la place des femmes dans le milieu automobile ces derniÚres années ?
HonnĂȘtement, si je dois ĂȘtre totalement transparente⊠Oui, jâai dĂ©couvert les Iron Dames, https://www.irondames.ch/
cette Ă©quipe 100 % fĂ©minine qui fait de la course automobile, et câest gĂ©nial. Mais, pour ĂȘtre franche, je nâai jamais ressenti de vraie barriĂšre pour les femmes dans lâautomobile en gĂ©nĂ©ral. Jâai toujours trouvĂ© quâon Ă©tait bien acceptĂ©es. En revanche, en sport auto, pour les pilotes, câest vrai quâil y en avait beaucoup moins. Mais aujourdâhui, ça change, et câest hyper motivant de voir toute une nouvelle gĂ©nĂ©ration arriver. Il y a de plus en plus de filles qui se lancent, et ça fait vraiment plaisir. Ăvidemment, on doit ça aux pionniĂšres. Des femmes comme Michelle Mouton ont ouvert la voie, et câest grĂące Ă elles que les jeunes filles osent rĂȘver plus grand et se lancer Ă leur tour. Donc, globalement, dans le monde de lâautomobile, je ne trouve pas quâon ait eu tant de barriĂšres. Au contraire, il y a de plus en plus de femmes passionnĂ©es et engagĂ©es, que ce soit en tant que pilotes ou dans dâautres rĂŽles, et ça, câest juste gĂ©nial !
Avez-vous déjà été confrontée à des préjugés en tant que femme, passionnée de mécanique et de sport automobile ? »
Franchement, pas vraiment.
Jâai toujours eu des gens bienveillants autour de moi dans ma passion. Alors oui, au tout dĂ©but, il y avait toujours un ou deux curieux pour se demander « Mais pourquoi elle a cette voiture ? », mais bon⊠CâĂ©taient souvent des gars un peu « old school », ceux qui ont du mal Ă sortir de leurs habitudes. Mais honnĂȘtement, ça va. Avec le temps, je trouve quâils ont compris quâon pouvait ĂȘtre tout aussi passionnĂ©es quâeux. Bon, certains pensent encore quâon en sait un peu moins, mais finalement, ce nâest pas un problĂšme. Il suffit juste dâaffirmer sa passion, de montrer quâon connaĂźt son sujet et de ne pas se laisser impressionner. Et lĂ , tout roule !
Expériences et anecdotes
Quelle est la voiture qui vous a le plus marquée et pourquoi ? »
Oh, question difficile… Si je devais en retenir deux, il y a Ă©videmment des voitures qui ont marquĂ© mon histoire. Enfin⊠deux en particulier. Mais bon, ne me demande pas les modĂšles exacts, je nâai pas tout retenu ! Ce dont je me souviens trĂšs bien, en revanche, câest des Porsche avec lesquelles Raymond venait me chercher quand jâĂ©tais ado. Câest lĂ que mon amour pour la marque et pour lâautomobile ancienne a vraiment commencĂ©. Il me semble quâil y avait une 911 Targa, sĂ»rement une 3.2 litres⊠Je dirais que câĂ©tait ça. Et aujourdâhui, quand jây repense, je me rends compte Ă quel point ces moments ont influencĂ© mon parcours.
Et puis, il y a ma voiture. La premiĂšre que je me suis achetĂ©e toute seule, avec mon travail : une Lancia Delta IntĂ©grale. Celle-lĂ , elle reprĂ©sente bien plus quâun simple achat. CâĂ©tait un rĂȘve de gosse, une voiture qui me faisait vibrer en rallye, et lâavoir aujourdâhui, câest une vraie fiertĂ©. Pour moi, câĂ©tait aussi une maniĂšre dâaffirmer ma place dans ce milieu. Jâai toujours voulu que les femmes aient leur voiture, quâelles ne roulent pas juste dans celles de leur mari. Alors en avoir une Ă moi, avant mĂȘme dâavoir 30 ans, ça compte Ă©normĂ©ment.
Cela Ă©tant, il y en a plein dâautres qui me font rĂȘver. Moi, tout ce qui touche aux courses historiques, câest mon truc. Les Group C, les Endurance Racing Legends, tout ce que tu vois au Mans Classic⊠à chaque fois que je croise ces voitures, jâai des frissons. Câest un mĂ©lange de passion et dâadmiration qui ne me quitte jamais.
Y a-t-il une course ou un événement automobile auquel vous avez participé qui vous a particuliÚrement marquée ?
Franchement, pour moi, il y a deux courses qui sont juste incroyables : les 24 Heures du Mans et le Dakar. Rien Ă voir lâune avec lâautre, mais elles me font vibrer Ă chaque fois.
Les 24 Heures du Mans, câest une vraie histoire dâamour. Ăa fait cinq ou six ans que je couvre la course pour LâĂquipe en tant que reporter, et pourtant, chaque annĂ©e, câest le mĂȘme frisson. DĂšs que jâentends la musique du dĂ©part, câest fini, jâai les poils qui se dressent, les yeux qui commencent Ă piquer⊠Ce moment du dĂ©part, la nuit, lâintensitĂ© de la course⊠Câest juste indescriptible. Câest clairement une des courses qui me marquent le plus en tant que journaliste.
Et puis, il y a le Dakar. ComplĂštement diffĂ©rent, mais tout aussi dingue. Voir ces pilotes partir Ă lâaventure, câest quelque chose. En plus, il y a lâauto et la moto, mes deux passions rĂ©unies. Quand tu penses Ă tous les pilotes lĂ©gendaires qui ont marquĂ© lâhistoire de cette course â Auriol, Sabine⊠â câest juste fou.
Bref, ces deux courses nâont rien en commun, et pourtant, elles me procurent la mĂȘme sensation : des Ă©motions brutes, une adrĂ©naline unique. Chaque fois que jây retourne, câest comme une Ă©vidence.
Si vous pouviez interviewer n’importe quelle personnalitĂ© du sport auto, qui choisiriez-vous et pourquoi ?
Jâai eu la chance dâinterviewer des gens incroyables, des pilotes qui mâimpressionnent encore aujourdâhui. SĂ©bastien Loeb, par exemple⊠à chaque fois que je lâai en face de moi, je me dis : « Mais attends, câest SĂ©bastien Loeb, quand mĂȘme ! » Il est hyper sympa, vraiment accessible, mais il y a toujours cette petite sensation de « waouh ».
Jâai aussi interviewĂ© StĂ©phane Peterhansel, une lĂ©gende, Romain Dumas, qui a brillĂ© aux 24 Heures du Mans, et plein dâautres pilotes français. Chaque Ă©change est un moment particulier.
Mais alors, si je devais choisir une interview de rĂȘve ? Franchement, jâhĂ©site⊠Lewis Hamilton, câest une icĂŽne, son parcours est fascinant, mais il ne parle pas français et ce serait un peu frustrant. Dâun autre cĂŽtĂ©, Charles Leclerc, il parle français, et jâaurais mille questions Ă lui poser sur sa trajectoire, sa maniĂšre de se construire en tant que pilote.
Donc, soyons rĂ©alistes : si je pouvais choisir maintenant, ce serait Charles Leclerc en français. Mais si, par magie, je me rĂ©veillais bilingue demain, alors lĂ , direct, jâirais interviewer Lewis Hamilton !
Projections et conseils
Quel conseil donneriez-vous Ă une jeune fille qui rĂȘve de faire carriĂšre dans le journalisme sportif automobile ? »
Franchement, faut y aller, foncer, parce que câest un milieu juste dingue. Moi, si je me suis lancĂ©e dans le journalisme auto, et plus prĂ©cisĂ©ment dans le sport automobile, câest parce quâĂ force de traĂźner sur les circuits â Ă lâĂ©poque, jâaccompagnais mon compagnon, qui est toujours mon compagnon dâailleurs aprĂšs huit ans â jâai pris conscience de la chance quâon a dâĂȘtre lĂ . Et cette chance, en tant que journaliste, câest aussi de pouvoir la partager. Notre rĂŽle, câest de montrer aux gens ce quâils ne peuvent pas voir par eux-mĂȘmes, de leur faire vivre lâambiance, les courses, lâadrĂ©naline. Et honnĂȘtement, câest un truc de fou.
Les rencontres quâon fait, lâintensitĂ© quâon vit sur une grille de dĂ©part⊠Le bruit des voitures, lâexcitation qui monte⊠Il nây a pas mieux. Câest vraiment un monde Ă part.
Et puis, surtout, il y a de la place pour les femmes ! Donc, aucune hĂ©sitation : si ça te fait vibrer, vas-y. Mais attention, câest un mĂ©tier oĂč il faut ĂȘtre passionnĂ©. Vraiment. Si tu nâes pas passionnĂ©, ce nâest mĂȘme pas la peine dây penser.
Quels sont vos prochains projets, avec le Womenâs Motor Club ?
Au sein du Women’s Motor Club Proms, nous avons pour ambition d’organiser un Ă©vĂ©nement au Mans classique, notamment en crĂ©ant un campement exclusivement fĂ©minin. Ce projet reprĂ©sente l’une de nos initiatives majeures Ă venir. Par ailleurs, nous planifions diverses sorties et activitĂ©s enrichissantes. Le dĂ©veloppement de notre volet associatif est Ă©galement essentiel pour nous, avec la volontĂ© de lever des fonds au profit d’associations fĂ©minines. Cependant, en tant que jeune association d’un an et demi, nous faisons face Ă des dĂ©fis financiers. NĂ©anmoins, nous restons confiantes et dĂ©terminĂ©es Ă surmonter ces obstacles pour rĂ©aliser nos projets…
Et en tant que journaliste ?Â
Je me lance dans de nouveaux formats, notamment des documentaires oĂč je vais passer 24 heures avec des personnalitĂ©s, des cĂ©lĂ©britĂ©s, des athlĂštes, pour les dĂ©couvrir autrement. Câest une maniĂšre pour moi dâaller plus loin, dâen apprendre plus sur ces personnes qui mâintriguent. Câest en fait la raison pour laquelle jâai voulu devenir journaliste : ma curiositĂ© insatiable pour les histoires des gens. Jâadore les Ă©couter, les comprendre, les analyser.
Jâai Ă©normĂ©ment dâempathie, et je me suis dit quâil fallait que je mette tout ça Ă profit. AprĂšs mes cinq ou six annĂ©es en tant que reporter sur le terrain, je continuerai Ă©videmment Ă couvrir des Ă©vĂ©nements comme les 24 Heures du Mans ou la Formule 1, mais en parallĂšle, je vais dĂ©velopper ces formats documentaires.
Je ne vous en dis pas trop pour le moment, câest encore en prĂ©paration, mais jâespĂšre que ça vous plaira. Câest un tournant excitant pour moi, et je suis ravie de pouvoir me lancer dans cette nouvelle aventure, de faire quelque chose qui me passionne vraiment. VoilĂ un aperçu des projets Ă venir !
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