À la rencontre de…Philippe Blondon collectioneur atypique

Avr 15, 2024 | À la rencontre de..., Actualités, BANQUETTE ARRIÈRE

 

 

 

À la conquête du temps perdu

avec ses Avant-Guerre

 

 

 

L’histoire de Philippe Blondon avec les voitures d’avant-guerre commence bien avant qu’il ne devienne collectionneur. À l’âge de 6 ou 7 ans, il se souvient distinctement du jour où des ancêtres se sont arrêtés dans son village, laissant une empreinte indélébile dans son esprit.

Personne dans sa famille ne partageait son amour pour les voitures anciennes, mais cela n’a pas empêché Philippe de succomber au charme de ces bijoux d’époque. Sa première expérience avec une voiture ancienne a été la Juva 4 à soupapes latérales de son grand-père, abandonnée dans les orties. À 16 ans, il a réussi à la faire redémarrer, malgré son état délabré.

Ce n’est que 15 ans plus tard que Philippe a pu réaliser son rêve en restaurant une traction familiale de 1955, et c’est là que sa passion pour les voitures d’avant-guerre a réellement pris son envol. Depuis, chaque restauration a été un voyage à part entière, mêlant joies et peines, mais toujours avec une immense satisfaction à la clé.

Pour Philippe, rouler en avant-guerre c’est être hors du temps, c’est vivre des sensations uniques et partager sa passion avec d’autres passionnés. Sa collection, comprenant une Ford T de 1924, une Delage DI de 1924, une C4G MFP de 1932 et une traction 11BL de 1940, est bien plus qu’une simple accumulation de voitures anciennes. C’est un véritable musée ambulant, une invitation à remonter le temps et à découvrir l’histoire de l’automobile.

Malgré son amour pour ces véhicules d’antan, Philippe déplore le manque d’intérêt des nouveaux amateurs de voitures de collection pour les modèles d’avant-guerre. Dans un monde où l’électrification gagne du terrain, il reste convaincu de l’importance de préserver l’authenticité de ces belles mécaniques pour les générations futures.

Aujourd’hui, Philippe encourage tous les passionnés à rejoindre des clubs d’avant-guerre comme l’A2VE, à partager leur passion et à vivre des moments inoubliables en décalage avec le rythme effréné de la société moderne. Car pour lui, rouler en avant-guerre c’est bien plus qu’une simple balade, c’est une véritable expérience de vie

Philippe Blondon

Qu’est-ce qui vous a attiré vers la collection de voitures d’avant-guerre et quelles sont vos principales motivations dans cette passion ?

J’avais 6 ou 7 ans, des ancêtres se sont arrêtés dans mon village et j’ai encore cette image dans la tête, cela m’a poursuivi jusqu’à maintenant. Personne dans ma famille ne s’intéressait aux voitures anciennes, il est difficile d’expliquer un coup de foudre…

Pouvez-vous nous parler de votre première voiture ancienne et de l’histoire derrière son acquisition ?

La première voiture sur laquelle j’ai fait mes classes était la Juva 4 à soupapes latérales de mon grand-père qui trainait dans les orties, j’avais 16 ans et j’ai réussi à la faire redémarrer, mais elle était pourrie. 15 ans plus tard j’ai trouvé une traction familiale de 1955 en puzzle que j’ai restaurée. Lors d’une des premières sorties avec cette voiture j’ai rencontré le propriétaire d’une C4 GMFP de 1932 à refaire entièrement. J’en ai fait l’acquisition, et c’était parti pour la passion des avant-guerre.

Quel est le processus de restauration typique pour une voiture d’avant-guerre et quelles sont les principales difficultés rencontrées lors de ce processus ?

Cette restauration m’a procuré des joies et des peines, il ne faut pas le nier; mais quel plaisir de repartir du châssis et de la reconstruire en se mettant dans la peau des concepteurs, découvrir comment ils ont contourné tel ou tel problème pour arriver à leurs fins. La principale difficulté quelques fois est de trouver un bon spécialiste pour la réfection du moteur, pour la carrosserie c’est plus facile. Enfin en ce qui concerne la partie électricité, il existe encore heureusement quelques bons spécialistes pour refaire une dynamo ou une magnéto.

Quels critères recherchez-vous lors de l’achat d’une nouvelle voiture ancienne pour votre collection ?

Après bien des années de restaurations, si je devais donner quelques conseils, c‘est déjà de marcher aux coups de coeur mais de ne pas s’emballer. Le véhicule convoité doit être soit à restaurer complètement, et alors il doit être complet (à moins d’une pièce unique); soit déjà restauré en bon état. Dans les deux cas il faut se faire aider par des amateurs avertis qui sauront vous guider.

Quelles sont les particularités mécaniques ou techniques des voitures d’avant-guerre qui les rendent uniques par rapport aux modèles plus récents ?

Rouler en avant-guerre c’est être hors du temps, c’est côtoyer de vrais passionnés, ce sont des odeurs particulières et le regard bienveillant des gens qui vous voient passer. Parmi mes anciennes, la plus attachante est sans doute la FORD T qui ne se conduit pas mais se “ pilote“ comme aucune autre. Chacune de mes voitures est bien particulière dans son comportement sur route et dans les sensations qu’elle me procure. Vous vivez, vibrez et faites corps avec votre mécanique, quelles sensations!

Quels sont les événements ou les rassemblements automobiles auxquels vous participez régulièrement avec vos voitures d’avant-guerre ?

Nous possédons une Ford T de 1924, une Delage DI également de 1924, une C4G MFP de 1932 et une traction 11BL de 1940. L’évolution étant telle dans ces années que l’on change d’époque à chaque fois que l’on passe de l’une à l’autre. Nous participons au rassemblement Ford T tous les ans dans une région différente de France (80 “T“ de toute l’Europe). Nous organisons tous les 2 ans une sortie sur 2 jours en Bourgogne, réservée aux avant-guerre et nous participons régulièrement aux sorties de l’A2VE dans l’Est de la France. De surcroît nous utilisons ces véhicules le plus souvent possible en famille dans notre région, ainsi que pour le tour de Lozère organisé par un ami.

Quel est l’aspect le plus gratifiant de posséder et de conduire des voitures d’avant-guerre ?

Quel plaisir de sillonner les petites routes en compagnie des Mathis, Bugatti, Delage, Salmson, Hotchkiss, Talbot et bien d’autres au rythme des années 20 ou 30, et de voir le regard émerveillé des gens lors de nos arrêts. Nous mettons sur les routes un véritable musée ambulant. 🥰🥰

Pouvez-vous partager une anecdote mémorable ou une expérience intéressante liée à l’une de vos voitures anciennes ?

Nous avons de nombreuses anecdotes mais la rencontre la plus marquante a été le tournage du film 🎥 Le mystère de la chambre jaune de Bruno Podalydès avec la C4. Nous étions en petit comité et nous avons pu discuter longuement avec les acteurs; des rencontres que l’on n’oublie pas. (Claude Rich, Michael Lonsdale, Sabine Azéma).

Comment voyez-vous l’avenir de la collection de voitures d’avant-guerre, compte tenu des évolutions technologiques et des changements dans l’industrie automobile ?

Je déplore tout d’abord le manque d’intérêt pour les véhicules de cette époque chez les nouveaux amateurs de véhicules de collection. Dans les manifestations les avant-guerre sont de moins en moins représentées. Lors de nos sorties nous essayons de partager notre passion avec les personnes qui viennent nous rencontrer, parmi eux il y aura peut-être des enfants de 7 ou 8 ans qui garderont ce coup de coeur❤️ comme je l’ai eu moi même. Quand à l’avenir, la problématique de pouvoir continuer à rouler sera la même que l’on aie une avant-guerre ou une après-guerre, quel carburant par exemple ? Je suis consterné par le fait que certains mettent des propulsions électriques dans les voitures anciennes, quel intérêt ? Ces belles mécaniques sont arrivées jusqu’à nous sans être détruites, c’est à notre génération de transmettre ce patrimoine industriel tel que leurs concepteurs les ont imaginées.👏🏼👏🏼👏🏼

Enfin, quel conseil donneriez-vous à ceux qui souhaitent se lancer dans la collection de voitures d’avant-guerre ?

Ne vous isolez pas, faites vous conseiller par des passionnés qui connaissent le modèle convoité, respectez l’authenticité et 🤗roulez, roulez ! Partagez votre passion avec d’autres au sein de clubs d’avant-guerre comme l’A2VE et vous vivrez des moments inoubliables en décalage avec le rythme effréné de la société actuelle. 

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