Cédric Giordano, la transmission des savoirs chez MFR

Juil 24, 2023 | À la rencontre de..., Actualités, BANQUETTE ARRIÈRE, LIFESTYLE

La FFVE soutient la “transmission des savoirs” avec Motul.

De la carrosserie à la sellerie, les véhicules d’époque mobilisent de nombreux savoir-faire. Les préserver est une volonté́ forte de la FFVE, qui multiplie les initiatives pour les conserver mais aussi faire naitre des vocations auprès des jeunes générations.

sautez le pas si vous êtes des passionnés comme nous !!!

Pour en savoir plus sur les subventions de la FFVE , n’hésitez pas à tout lire sur le site de la FFVE transmission des savoirs.

Et pour vous offrir un avant-goût, la FFVE LES AMIS a rencontré Cédric Giordano, de la MFR. Il est tout simplement  EX-TRA !!😉

Cédric est Moniteur mécanique Automobiles, responsable Formation adultes, CQP (centre de qualification professionnelle) mécanicien réparateur Anciens & Historiques, ainsi que deux apprentis, Eva Zonta toute fraiche, sortie de sa formation et Benoit Sanzalone qui vient tout juste de commencer…

https://www.mfr-stmartinenhaut.fr

Cédric Giordano 

Pour vous Cédric est-ce alors un devoir de préserver le patrimoine automobile ? 

Bien sûr que c’est un devoir, car la préservation des véhicules anciens permet de respecter et d’honorer l’immense travail de nos prédécesseurs, leurs inventions, leurs visions du futur à leur époque. Toute l’évolution des véhicules s’est toujours appuyée sur le travail de ces pionniers de la technologie.  

De plus durant le siècle dernier, les véhicules et l’automobile en particulier ont eu, pour chaque époque, un grand rôle dans l’évolution de la société. 

Donc pour moi, c’est une évidence que la préservation du patrimoine automobile doit être maintenue.  

Comment votre passion pour les automobiles anciennes et historiques a-t-elle démarrée ? 

Depuis petit, j’ai toujours été attiré par les voitures et les motos. Par la suite, lors de mon parcours d’études professionnelles dans la maintenance automobile, mon intérêt et la curiosité pour les sources des technologies qui m’étaient enseignées se sont développés. Puis, vers l’âge de 18 ans, je suis tombé dans l’univers des Harley-Davidson. Un mode de vie auquel je continue d’appartenir, et qui m’a permis de rencontrer un grand nombre de possesseurs de véhicules (autos et motos) customisés et anciens. Des véhicules avec une âme, avec leurs caprices et leurs charmes. C’est au fil des différentes présentations et conversations que cette passion pour les « anciennes » a vraiment démarré et s’est étoffée jusqu’à maintenant. 

Pourquoi devenir formateur spécialisé dans les voitures anciennes ? 

Le métier de formateur est un métier extrêmement riche sur le plan humain et couplé avec une passion de ma vie quotidienne, me permet d’avoir une vie professionnelle idéale.  

Depuis combien d’années êtes-vous formateur ?  

Depuis 16 ans, je suis entré à la MFR en Octobre 2006 à l’âge de 24 ans. 

Vous devez combiner des fonctions polyvalentes de relation, d’enseignement et d’éducation … quelle est celle qui vous semble primordiale ? 

De ces trois fonctions je dirai la relation, et en particulier le respect (de part et d’autre bien sûr, pas seulement de l’apprenant envers l’enseignant). Lorsque les personnes se respectent tout est alors possible. La confiance se gagne, les esprits s’ouvrent, les craintes du jugement s’affaissent. Avec le respect, les fonctions d’éducation et d’enseignement deviennent plus simples et se font naturellement.  

La transmission des savoirs est encore plus importante de nos jours, quels conseils donneriez-vous à un jeune qui hésite encore à se lancer ? 

Les conseils que je donne régulièrement aux jeunes, sont qu’ils doivent faire professionnellement ce qui leur plait. Si une réelle passion est en plus présente, l’implication et l’envie d’un travail de qualité se feront naturellement et le plaisir sera quotidien. Attention par contre, je les sensibilise que malgré cela leur route sera longue, difficile et que rien ne tombera du ciel. L’investissement personnel devra être important.  

S’ils sont passionnés par le milieu du véhicule ancien, ils ne doivent pas hésiter à se lancer, car c’est un milieu qui a un réel besoin de mains d’œuvre. Le travail est présent. Un bon compagnon sera recherché. 

La restauration et l’entretien vont-elles de pair ?  

Je pense que oui, mais je distingue quand même bien ces deux étapes. C’est une chronologie dans la préservation des véhicules. 

Pourquoi est-ce vital de former des jeunes ? 

C’est impératif de former les jeunes mais globalement la formation doit s’adapter et suivre l’évolution technique en regardant vers l’avenir, car c’est le quotidien des travaux des entreprises et de leurs salariés. 

De ce fait, le temps est très limité, voire presque inexistant pour enseigner les technologies plus anciennes. De plus, avec le départ à la retraite de nombreux mécaniciens, il y a un réel risque que les savoirs partent également. Ce fût une très bonne chose que des sections particulières dans la maintenance des véhicules anciens se soient ouvertes, afin de se centrer sur toutes ces technologies anciennes, sur l’utilisation d’outils oubliés et de donner des compétences supplémentaires à quelques jeunes. L’enseignement de ces savoirs au sein des entreprises spécialisées en restauration de véhicules anciens et dans les centres de formation est vital pour la survie de ces générations de véhicules. 

Il y a-t-il toujours un manque de mains d’œuvre ?  

Oui il y un réel besoin, pratiquement tous nos partenaires recherchent des mécaniciens confirmés et surtout passionnés. Ces dernières années, beaucoup de mécaniciens connaissant les technologies anciennes sont partis à la retraite et leurs savoirs sont partis avec eux.  

Il y a également, du fait de l’engouement actuel pour ces types de véhicules, de nouvelles entreprises qui se sont créées ou qui ont été rachetées et qui recherchent également de la main d’œuvre car le travail afflue dans les ateliers.  

Quels sont vos plus grands challenges ? Votre plus grand challenge ?  

Mes plus grands challenges sont de faire aboutir les projets en cours, et d’augmenter les partenaires de la section, mais mon plus grand challenge actuellement est de faire perdurer la section MRVAH à la MFR pour les années à venir. 

Comment se déroule une journée à la MFR ?  

Tout dépend du jour dans la semaine. Souvent les deux premiers jours de la semaine sont dédiés à la théorie, puis les autres jours la pratique est mise en œuvre. Mais une journée classique commence le matin par la prise d’un café collectif, en même temps qu’un rappel général des points clés du thème étudié, un temps pour les questions supplémentaires ou pour des informations diverses. Ensuite la poursuite des cours théoriques sur le thème ou la poursuite de la pratique avec des TP bien ciblés qui se font par binôme. 

 Votre plus grande fierté ?  

Sans hésitation, l’ouverture de la section MRVAH à la MFR, car il y a eu beaucoup de travail et d’investissement de la part de l’équipe en amont. Également, le fait que nos grands partenaires comme par exemple l’ANFA, Mobilians, la FFVE, aient cru en notre projet et nous ont fait confiance. 

Quels sont vos critères de sélection pour accepter un jeune apprenti ? 

En MFR tout le monde à sa chance, nous ne faisons pas une sélection particulière. Nous recevons absolument tous les candidats pour discuter de leurs différents parcours, de leur intérêt pour les véhicules anciens, leur motivation pour intégrer cette section, leur implication dans ce milieu et leurs expériences diverses. Nous donnons des conseils divers et leurs expliquons à quoi ils vont être confrontés, sans les faire rêver. Ensuite, si le candidat est suivi par une entreprise, il n’y a pas de raison particulière de le refuser. S’il y a des lacunes techniques dans un domaine, nous essayons d’adapter en supplément à la formation un soutien individualisé. 

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