Cité Rétromécanique Maurice Dufresne
à Azay-le-Rideau, la Georges Irat OLC 3 1939
Par Thierry Le Gall
Dans cette rubrique, il ne s’agit pas de présenter l’ensemble d’un musée, ni même une petite sélection, mais au contraire de se concentrer sur une seule voiture. Le choix est forcément subjectif, mais c’est une auto qui sort de l’ordinaire, elle peut être rare ou unique ou raconter une histoire. La Cité Rétromécanique à Azay-le-Rideau expose l’immense collection accumulée par Maurice Dufresne, grand collectionneur, à travers son entreprise de récupération de ferrailles, mais aussi durant ses nombreux voyages. Et comme Muse de la Cité Rétromécanique Maurice Dufresne, j’ai choisi la Georges Irat OLC 3 de 1939.
Georges Irat
Georges Irat est une petite marque française créée en 1921, qui proposait des voitures à vocation sportive. En accord avec son slogan « La Voiture de l’Elite ». Georges Irat propos des coupés sportifs, des torpédos et berlines luxueuses équipés de moteurs 4 cylindres 2 litres et 6 cylindres 3 litres « maison », puis Lycoming. Malgré de nombreux succès en course destiné à développer la réputation de la marque, il faut bien reconnaitre que les succès commerciaux sont limités. En 1935, Georges Irat change complètement de stratégie suite à l’association avec le fabricant du moteur Ruby. C’est la naissance d’une série de petits cabriolets et roadsters. Ces roadsters sont les Georges Irat les plus connus, que l’on rencontre régulièrement dans les collections des musées. Donc ma Muse pour la Cité Rétromécanique sera un roadster Georges Irat, plus précisément un OLC 3 de 1939.
La Cité Rétromécanique Maurice Dufresne
Installée à Azay le Rideau, la Cité Rétromécanique Maurice Dufresne se trouve dans un grand parc d’environ 6 ha, site du moulin de Marnay. Outre les automobiles dont quelques pièces rares voire uniques, le Musée expose des véhicules utilitaires, des 2 roues, des machines industrielles, des équipements agricoles, et même la machinerie du moulin qui a été remise en fonctionnement. L’ensemble propose une visite très variée, d’autant que l’équipe du Musée propose régulièrement des animations : ateliers découverte pour les enfants, Cluedo géant, nuit des musées, journée dus moulins… Une aire de pique-nique et un restaurant accueillent les visiteurs qui souhaitent se restaurer pendant ou après la visite. Vous trouverez toutes les informations pour organiser votre visite sur le site Automobile-Museums : https://automobile-museums.com/musee-maurice-dufresne/
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Pourquoi elle ?
Je l’ai dit plus haut, le choix est subjectif et j’avoue que j’aime bien les roadsters Georges Irat, qui sont pour moi les Morgan à la française. Légers et performants, amusants à conduire, les roadsters Georges Irat dépassent les 100 km/h, malgré leur petit moteur de 5 ou 6 CV déjà ancien. La marque connait un joli succès commercial avec plus de 600 exemplaires produits en 5 ans, jusqu’en 1939. Le OLC 3 de la Cité Rétromécanique est particulier à plus d’un titre. C’est le dernier modèle de roadster Georges Irat développé. Il est équipé de la mécanique 1,9L de Citroën Traction 11CV (moteur et boite), dans sa version « Performance » développant 56 chevaux. Cette mécanique fiable, plus puissante et plus moderne repose toutefois sur le châssis existant des modèles 5 et 6 CV, toutefois légèrement amélioré au niveau suspensions et freinage. Avec une vitesse de pointe de 135 km/h et une conduite près du sol, les sensations étaient au rendez-vous. Le Georges Irat OLC 3 séduit plus d’une centaine de clients, mais la production s’arrête très vite avec la guerre. Malheureusement, après la guerre, l’heure n’est pas aux voitures de sport, et Georges Irat ne reprendra pas la production de ses roadsters. On estime qu’il ne reste aujourd’hui guère plus d’une vingtaine de OLC 3. Autre particularité, il est équipé d’une calandre « Tonneline ». Installé en région parisienne, le carrossier Émile Tonneline développait des calandres arrondies « à l’américaine », inspirées des Buick ou Chrysler. Ce style était très prisé dans les concours d’élégance, et les calandre « Tonneline » pouvaient s’adapter sur de nombreuses voitures aux calandres plates d’origine (Simca, Citroën Traction, Rosengart…), et donc sur le Georges Irat OLC 3. Cette calandre rallonge encore le capot, renforçant ce style roadster, ligne basse, long capot, arrière court. Cette voiture a appartenu à un pilote amateur et a participé à de nombreuses courses dans la région du Mans.

