Fourchambault se surclasse !
Lorsqu’on évoque la Vespa, l’image d’un scooter italien iconique sillonnant les rues de Rome nous vient naturellement à l’esprit. Pourtant, peu de personnes savent que la France a joué un rôle décisif dans la production de ce deux-roues mythique. Entre 1950 et 1961, c’est à Fourchambault, petite commune de la Nièvre, que l’ACMA (Ateliers de Construction de Motocycles et Accessoires) a fabriqué plus de 360 000 scooters Vespa et plus de 30 000 petites voitures Vespa 400 unique petite citadine produite par Piaggio recyclant son appellation en Construction de Motocycles et Automobiles inscrivant ainsi cette production dans un pan essentiel de l’histoire industrielle hexagonale. Aujourd’hui, grâce à une initiative du Vespa Club de France, soutenue par la FFVE (Fédération Française des Véhicules d’Époque), ce patrimoine retrouve toute sa lumière.
Fourchambault, un héritage industriel déterminant
Durant les années 1950, la Vespa française ne se contentait pas d’être un simple assemblage de pièces italiennes : elle intégrait également des innovations et adaptations propres à la production nationale. Fourchambault s’est ainsi imposée comme un véritable pôle industriel, employant jusqu’à 2 500 ouvriers. Mais en 1961, l’arrêt de la production a marqué la fin d’une époque. Depuis, l’usine a connu divers repreneurs avant d’être progressivement abandonnée.
Conscients de la richesse de ce patrimoine industriel en déclin, le Vespa Club de France, en collaboration avec la ville et la communauté d’agglomération, a lancé un projet ambitieux visant à transformer l’ancienne usine en un lieu de mémoire dynamique.
Le programme LHA – Lieux Historiques Automobiles de la FFVE
Le programme LHA – Lieux Historiques Automobiles, initié par la FFVE, vise à préserver et valoriser le patrimoine automobile français en identifiant des sites emblématiques liés à l’histoire de l’automobile. Ces lieux – anciens circuits, usines, garages mythiques ou sites marquants – se voient décerner une plaque officielle, attestant de leur importance dans l’histoire de l’automobile.
Fourchambault : une reconnaissance méritée
La FFVE avait déjà reconnu comme « patrimoine industriel national majeur », apposant sur ses murs extérieurs une plaque honorifique le 9 octobre 2021
La ville de Fourchambault s’inscrit désormais dans cette démarche avec l’inauguration d’une plaque commémorative. Cette distinction vient souligner le rôle majeur de cette localité dans l’industrie automobile, en rendant hommage à son passé industriel et à son impact sur la production et l’innovation mécanique.
À travers cette initiative, la FFVE renforce son engagement pour la transmission du patrimoine roulant en inscrivant ces lieux dans la mémoire collective des passionnés et des générations futures. 🔵⚪🔴
La pose de plaques commémoratives : un hommage inscrit dans la durée
Dans le cadre de cette valorisation, une opération remarquable est en cours : l’installation de plaques commémoratives sur la façade de l’ancienne usine. À partir du second semestre 2025, 70 panneaux, enrichis de photographies d’époque et d’archives, seront posés sur les murs du bâtiment. Ces plaques, colorisées et modernisées grâce aux nouvelles technologies, constitueront un parcours de mémoire immersif et didactique.
Au-delà de leur fonction pédagogique – retraçant l’épopée de la Vespa française et rendant hommage aux ouvriers et ingénieurs qui ont contribué à son succès – ces panneaux joueront également un rôle pratique en protégeant l’intérieur du site des infiltrations d’eau, préservant ainsi les vestiges de l’ancienne usine.
Mobilisation nationale et internationale
Ce projet de réhabilitation ne se fait pas sans l’enthousiasme des passionnés de Vespa. Une cagnotte en ligne a déjà été lancée, et les dons affluent de toute la France, d’Europe, et même du Japon. Pour remercier les contributeurs, leurs noms seront affichés sur la façade du site, et les plus généreux recevront un trophée « collector » en signe d’hommage à leur engagement.
Conclusion : Un passé glorieux pour inspirer l’avenir
Autrefois symbole d’une industrie florissante, l’usine ACMA s’apprête aujourd’hui à connaître une nouvelle jeunesse. Non pas en produisant des Vespa, mais en inspirant et formant les futurs artisans de la restauration des véhicules anciens.
