Lors de cette nouvelle édition du Mans Classic, la FFVE a accueilli, comme à son habitude sur les salons, des étudiants et encadrants passionnés, cette fois venus du Centre de Formation d’Apprentis CCI Le Mans Sarthe.

Les apprentis et les encadrants du CFA CCI Le Mans Sarthe en visite sur l’exposition Alpine de la FFVE au Mans Classic 2025
Les cinq apprentis en CQP Mécanicien Réparateur de Véhicules Anciens Historiques ont pleinement profité de la manifestation et des espaces dédiés à la FFVE, notamment de l’exposition célébrant les 70 ans de la marque Alpine.
À l’occasion de leur venue sur le célèbre circuit Bugatti, la FFVE a échangé avec eux autour de leur passion, de leur formation, et des enjeux liés à la transmission des savoir-faire dans le domaine du patrimoine roulant.
Rencontre avec Allan, Joséphine, Kerlann, Maxence et Titouan du CFA CCI Le Mans Sarthe
Une passion transmise de génération en génération
Pour beaucoup, le goût des véhicules anciens est une affaire de famille. C’est le cas de Maxence, qui raconte :
« Ça vient de mon grand-père, qui était président d’un club de voitures anciennes, et de mon père qui possède une Méhari. J’ai toujours baigné là-dedans. »
D’autres comme Joséphine sont eux-mêmes déjà propriétaires :
« J’ai une Jeep Wrangler depuis 4 ans. Ce n’est pas un héritage, c’est moi qui l’aie acheté. »
Un choix de formation par passion… et par conviction
Si le CFA CCI Le Mans Sarthe est souvent choisi en partie pour sa localisation, le contenu du cursus a aussi pesé dans la décision :
« Il n’y a pas beaucoup de centres en France mais c’est cette spécialité que j’ai choisie », confie Joséphine, originaire de Nantes.
« Et ici, on fait aussi de la mécanique sur des véhicules extérieurs, c’est très varié. »
Une formation fondée sur l’humain
Ce qui ressort immédiatement des témoignages, c’est l’ambiance bienveillante et motivante :
« Ce que j’apprécie le plus, c’est la cohésion, aussi bien entre les apprenants qu’avec les formateurs. »
La convivialité, la pratique concrète, et les échanges quotidiens autour d’une passion commune créent un climat d’apprentissage unique.
Des projets professionnels bien définis
Pour plusieurs apprentis, l’objectif est clair :
« Le but après, c’est l’embauche, par mon employeur actuel. Il est prêt à me prendre. » explique Titouan.
Des modèles mythiques dans le viseur
Lorsqu’on leur demande quel est leur véhicule ancien favori, les réponses témoignent de goûts éclectiques, mais toujours passionnés :
Renault 5 Turbo 2, pour son côté « mythique et français »
Alfa Romeo Montréal, pour « son design… et ses problèmes, parce que c’est italien »
Lotus Elise S1, pour sa légèreté et son caractère anglais
Datsun 240Z, qualifiée de « vraie voiture de sport accessible à l’époque réussite sur quasiment tous les points »
Un message pour les futurs passionnés
Tous les apprentis s’accordent sur une chose : il faut de la passion, du courage, et de la persévérance.
« C’est pas facile les véhicules anciens. Il faut toujours trouver une solution pour résoudre un problème, ne jamais baisser les bras. »
« Il faut un peu de courage, mais surtout être passionné. »
Des valeurs qui résonnent parfaitement avec la mission de la FFVE : transmettre les savoir-faire, encourager les vocations, et pérenniser le patrimoine roulant français.
Rencontre avec Agnès VIVIER, Chargée de relations entreprises au sein du CFA CCI Le Mans Sarthe
Un réel besoin de compétences spécifiques
« Oui, il y a un vrai manque de main-d’œuvre qualifiée dans la mécanique traditionnelle. Les jeunes formés aujourd’hui sur les véhicules modernes ne sont pas préparés à travailler sur les anciennes mécaniques. »
Face à l’évolution technologique de l’automobile, la mécanique des véhicules d’époque repose davantage sur l’expérience sensorielle, la réparation manuelle et la connaissance de technologies anciennes comme la carburation ou les premières injections.
« Si on ne forme pas aujourd’hui à ces savoir-faire, notre patrimoine roulant disparaîtra de nos routes. »
La transmission : un enjeu crucial
Dans ce domaine, les livres ne suffisent pas :
« Tout n’est pas écrit. Les savoirs sont dans les mains et dans la tête des mécaniciens expérimentés. Il faut les transmettre, oralement, en montrant. »
C’est précisément cette logique de compagnonnage et de transmission vivante que défend le CFA à travers son approche pédagogique, en lien étroit avec les entreprises du secteur.
Un recrutement fondé sur la passion
Les profils recherchés ? Des jeunes déjà formés en mécanique, mais surtout motivés par une passion réelle :
« Ce n’est pas obligatoire d’avoir un diplôme en mécanique (type CAP), mais c’est conseillé. En revanche, la passion, elle, est indispensable. Si elle n’est pas là, on n’a rien à faire dans cette formation. »
Le CFA valorise aussi l’autonomie, l’implication et l’envie d’apprendre, autant de qualités essentielles dans un métier aussi exigeant que gratifiant.
Une formation qui attire bien au-delà du Mans
La formation rayonne bien au-delà du territoire sarthois :
« Nos apprenants viennent de tout le Grand Ouest : Pays de la Loire, Bretagne, Normandie, Centre-Val de Loire, parfois jusqu’au Poitou-Charentes. C’est une formation de niche, donc nous attirons des profils de niche, venus de loin. »
Ce rayonnement témoigne de l’attractivité du CQP, mais aussi de la rareté des structures capables de répondre aux besoins du secteur.
Une collaboration précieuse pour l’avenir du patrimoine
« Sans vous, ils ne seraient pas là aujourd’hui. Merci à la FFVE pour ce partenariat essentiel qui permet à nos jeunes de vivre des expériences uniques comme Le Mans Classic ou Rétromobile. »
Le CFA CCI Le Mans Sarthe se réjouit également d’élargir son offre dès la rentrée avec une nouvelle formation de tôlier sur véhicules anciens, faisant de l’établissement une référence dans la restauration du patrimoine roulant.