La FFVE soutient la “transmission des savoirs” avec Motul CORAZON.
De la carrosserie à la sellerie, les véhicules d’époque mobilisent de nombreux savoir-faire. Les préserver est une volonté́ forte de la FFVE, qui multiplie les initiatives pour les conserver mais aussi faire naitre des vocations auprès des jeunes générations. Les AMIS DE LA FFVE a rencontré deux apprentis mécaniciens réparateurs des Véhicules Anciens & Historiques à la MFR
INTERVIEW DES APPRENTIS
La Fédération Française des Véhicules d’Epoque (FFVE) soutient depuis quelques années les professionnels désireux de recruter un apprenti dans leur établissement. C’est via le programme Transmission des Savoirs qu’ils bénéficient d’une aide financière.
Eva Zonta toute fraîche sortie de sa formation et Benoît Sanzalone qui vient tout juste de commencer, nous raconte leur parcours dans cette formation.
Pourquoi êtes-vous devenu(e) apprenti(e) ?
Eva Zonta
Je suis devenue apprentie pour acquérir le plus d’expérience pratique.
Benoit Sanzalone
J’ai voulu devenir apprenti pour plusieurs raisons.
La première est l’envie d’intégrer la vie active le plus tôt possible afin d’avoir une vision sur la vie professionnelle plus directe. Le fait de pouvoir alterner entre l’entreprise et l’école, permet d’apprendre le métier plus rapidement et plus sérieusement. Enfin, le critère de rémunération tient une place importante, surtout lors de sa propre construction professionnelle.
Est-ce un chemin long et difficile ?
EZ – Non pas vraiment
BS – Je ne dirais pas que c’est un chemin long bien au contraire, ce cursus est plutôt court. En revanche, effectivement il n’est pas simple car il y a énormément de choses à apprendre, découvrir, comprendre et mémoriser. C’est un métier dans lequel on apprend au quotidien. De ce fait, chaque jour je me couche moins bête que la veille.
J’imagine que c’est une discipline rigoureuse de vie qui demande un investissement sur plusieurs années ?
EZ – Oui c’est un mode de vie rigoureux car les horaires sont de 8h00 à 17h30 donc je dois avoir une hygiène de vie qui me permettent de bien suivre mes cours.
BS – En effet, le métier de mécanicien en général demande une concentration constante et sans faille, je pense que cette discipline fait partie des métiers qui par rigueur et logique doit exclure au possible le facteur d’erreur. De nombreux échanges m’ont permis de comprendre que l’apprentissage sera perpétuel et se fera sur la durée d’une vie (et encore…).
Vous est-il arrivé de vouloir tout laisser tomber ?
EZ- Oui j’ai eu une baisse de motivation en cours de cursus !
BS – Oui complètement il y a quelques mois j’étais à deux doigts de lâcher. Mon BTS m’avait dégouté, ce n’était pas du tout ce que je m’imaginais, trop de diagnostic et d’électronique, trop de changements de pièces sans justifications concrètes. Heureusement, j’ai trouvé la MFR et une entreprise qui répondait à mes attentes. Cela m’a tout de suite plu et j’ai instantanément compris l’enjeu de mon engagement, dans le sens où la MFR m’a présenté aux portes ouvertes des principes pratiques et théoriques approfondis qui ont confirmés mes souhaits d’avenir ; Tout cela est en plus en corrélation avec mon entreprise, créant une réelle complémentarité.
Est-ce un métier très physique ?
EZ – Oui dû à certaines postures de travail ainsi que des charges lourdes (boîte de vitesse…)
BS – Non, en soit ce n’est pas un métier physique surtout avec tous les outils et assistances de nos jours nous avons quand même bien moins de risques.
Pourquoi les voitures anciennes ?
EZ – Les voitures anciennes sont une passion familiale, j’ai grandi dans ce milieu !
BS – Le charme des véhicules anciens, leurs lignes, l’odeur et le caractère qu’ils dégagent, mais surtout cette envie de constamment démonter, pour comprendre, savoir comment le système fonctionne pour pouvoir le réparer. Cela me plaît de contrer cette nouvelle mode de consommation, par la réflexion et de ce fait la réparation.
Un souvenir particulier sur une voiture restaurée ?
EZ – Durant mon stage j’ai eu la chance de retrouver la voiture qui appartenait à mon grand-père, avec laquelle on allait chercher le pain le dimanche, pour nous faire plaisir !
BS – Je commence tout juste la formation alors je n’ai pas encore beaucoup de souvenirs, mais je vous dirais que le premier démontage de moteur avec toutes les pièces devant mes yeux était mon rêve et je l’ai réalisé.
Quelle voiture rêvez-vous de restaurer ?
EZ – Je n’ai pas plus envie d’en restaurer une plus qu’une autre ! En revanche j’aimerais restaurer ma vielle voiture ! Elle passe de génération en génération.
BS – Depuis toujours, j’ai un rêve très orienté pour la Renault Fuego.
Comment se déroule votre journée a la MFR ?
EZ – Nous mélangeons théorie et pratique en alternant les cours et les travaux pratique.
BS – Je suis en internat là-bas, nous avons donc le petit déjeuner servi entre 7H et 7H20. Le début des cours est à 8H et fini à 17H30, nous avons 1 heure pour déjeuner. Le lundi, nous commençons à 10H30 et le vendredi nous finissons à 15H30. Le lundi et le mardi nous faisons de la théorie puis nous appliquons en travaux pratique cette dite théorie. Après les cours, c’est temps libre jusqu’à 18H45 et nous rentrons manger. Pour finir, des activités ont lieu au bon vouloir de chacun.
Eva, vous êtes donc en fin de formation, quelle est votre prochaine étape ?
EZ – Entrer dans la vie active.
Benoît, vous démarrez votre formation, que ressentez-vous ?
Du bien-être, une bonne cohésion de groupe pour ma part, de l’entraide et de la bienveillance que ça soit de la part de nos formateurs ou des collègues de la formation. Je pense que les 12 mois restants vont être extrêmement bénéfiques pour mon apprentissage et mes connaissances.
3 mots qui vous définissent ?
EZ – Organisée ,curieuse et minutieuse.
BS – Ambitieux, consciencieux, intéressé et peut-être intéressant.
Un conseil à un(e) jeune apprenti(e) ?
EZ – Il faut être curieux, attentif en cours pour acquérir un max de connaissances.
BS – Nous avons énormément de chance de pouvoir apprendre en entreprise et de bénéficier du savoir de nos prédécesseurs, alors saisi ta chance et lance toi, fonce et profite de l’alternance. La préservation du patrimoine, du savoir-faire est une tâche des plus importantes pour l’évolution de notre future société.
Merci à vous deux ! Bonne continuation 🙂
