Musée de la Nationale 7 à Montélimar, la Renault Goélette
Par Thierry Le Gall
Musée de la Nationale 7 à Montélimar, la Renault Goélette
Dans cette rubrique, il ne s’agit pas de présenter l’ensemble d’un musée, ni même une petite sélection, mais au contraire de se concentrer sur une seule voiture. Le choix est forcément subjectif, mais c’est une auto qui sort de l’ordinaire, elle peut être rare ou unique, et elle raconte une histoire. Le musée de la Nationale 7 illustre la période où, avant la construction de l’autoroute, la grande transhumance estivale vers le sud se faisait par la N7 qui traversait Montélimar. La collection comprend donc un « échantillon » de ce qu’on pouvait rencontrer sur cette Nationale à différentes époques, de la Renault Torpédo conduite par un chauffeur en livrée au break de la gendarmerie en passant par le pickup Vespa du laitier. Et comme Muse de la N7, j’ai choisi la Renault Goélette.
Le Musée de la Nationale 7
Le Musée de la Nationale 7 est l’une des nombreuses attractions du « Palais des Bonbons du Nougat et des Souvenirs ». Comme son nom l’indique, on y trouve du sucré et tout ce qu’il faut pour raviver les souvenirs : bonbons, poupées, jouets, voitures à pédales, santons, automates, dioramas, phonographes… il y a de quoi réjouir petits et grands. Découvrez les collections du Musée de la Nationale 7 et retrouvez toutes les informations pour le visiter : https://automobile-museums.com/musee-de-la-nationale-7/
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Pourquoi elle ?
Il peut sembler curieux de choisir comme Muse une fourgonnette, qui plus est un modèle très répandu et populaire. Mais cette Goélette a une histoire et un lien direct avec le musée. Montélimar (comme d’autres villes sur l’itinéraire) était célèbre pour ses bouchons, dans lesquels les automobilistes pouvaient rester coincés un long moment, avançant à la vitesse de l’escargot vers le soleil, la mer et les plages… Montélimar étant la ville du nougat, les commerçants locaux profitaient de l’aubaine de ces milliers d’automobilistes, à l’arrêt ou presque, pour leur proposer la douceur locale. D’autant que les clients repassaient au retour ! Cette Goélette est aménagée pour le commerce avec le panneau latéral relevable et un comptoir rudimentaire et la hauteur « sous plafond » est limitée. Il fallait se tenir à genoux ou accroupie pour travailler. Un mannequin habillé en Bécassine permet au visiteur de constater que la position de la commerçante n’était pas très confortable, d’autant qu’il faisait généralement bien chaud, et qu’évidemment il n’y avait pas de clim ! Le véhicule a peu roulé, puisque sa vocation était principalement de se poster à un endroit « stratégique » au bord de la Nationale pour alimenter les voyageurs. Si les premiers tronçons autoroutiers entre Lyon et Marseille datent du début des années 50, il a fallu attendre le milieu des années 70 pour que l’A7 soit complète. Mais dès la fin des années 60, l’autoroute évitait Montélimar, fin du bouchon et fin de la vente de Nougat au bord de la route. La vaillante Goélette rentre en semi-retraite. Créateur du musée, Sébastien voulait absolument cette Goélette, authentique symbole de la N7, du nougat et du bouchon. Mais il lui a fallu être patient et convaincant pour finalement réussir à en faire l’acquisition, et qu’elle devienne l’un des symboles du musée de la Nationale 7. Restée dans son jus, la Goélette du musée de la N7 est tout à fait opérationnelle, et ressort de temps en temps du musée, par exemple pour la fête annuelle du nougat.
